TPE : Les grandes épidémies
Réalisé par Pauline REANT, Grégoire FOA et Wissem YOUNSI
La Peste
L'origine
bactériologique
L'origine astrale
L'agent pathogène :
L’agent pathogène de la peste est le bacille de Yersin (ou Yersinia pestis). Le vecteurs du bacille sont les puces. La contamination de rat à rat se fait par l’intermédiaire de leurs puces. Le bacille régurgité par la puce lorsqu'elle pique un rat va se multiplier dans son tube digestif, finissant par l'obstruer et par entraîner la mort. Les puces infectées quittent les cadavres des rats atteints puis cherchent une autre repas sanguin, elles peuvent s’attaquer à l’Homme.
Une origine astrale de la maladie ?
Au même moment, des intellectuels analysent la maladie à la lumière de la raison - Guy de Chauliac, le médecin du pape, en a d'ailleurs donné une parfaite description clinique. Cette analyse est cependant limitée par des présupposés scientifiques hérités de l'Antiquité. Pour les savants, la peste est due à un alignement exceptionnel des planètes Saturne, Jupiter et Mars en 1345 qui, tels des aimants attirant le fer, ont empoisonné l'air. La Terre subit naturellement l'influence des astres supérieurs. Et le corps de l'homme étant composé d’un certains nombre de liquide, les astres brouillent aussi les humeurs qui le composent.
Le sang, le phlegme, la bile jaune ou la bile noire se mettent alors à proliférer, le corps réagit en les cuisant par la fièvre et en les expulsant, d'où la toux ou les abcès buboniques. Les traitements préconisés par les médecins répondent à cette interprétation astrale de la maladie.
Pour purifier l'air corrompu, ils préconisent des feux dans lesquels on brûle des plantes odoriférantes. On peut aussi lutter contre l'empoisonnement de l'air en absorbant un contrepoison universel, la thériaque. Le praticien aide enfin le corps à évacuer les excès d'humeurs en saignant les malades, en les purgeant avec des pilules d'aloès ou en faisant mûrir les abcès avant de les inciser mais plutôt dans le but d’accélérer l’aggravation des symptômes afin d’abréger les souffrances du malade. La prière et la saignée sont les réponses imposées par un système de croyances, en dépit de leur inefficacité.
Pourtant les hommes du Moyen Age avaient pris la mesure de la contagion et compris que le salut résidait dans la fuite. Préférant la prévention, les cités maritimes comme Venise et Gênes au XVe siècle sont les premières à appliquer la quarantaine pour les navires étrangers. Marins et voyageurs sont isolés dans les lazarets le temps de s'assurer de leur bonne santé. Ces mesures se généralisent à l'époque moderne et, conjuguées à d'autres facteurs biologiques et sociaux, finiront par venir à bout de la peste en Occident, mais plus tard, seulement après 1720.
Passé le premier moment de panique, les élites et les peuples victimes de la Peste noire ont bien organisé une forme de lutte contre le fléau, mais peut-on leur reprocher sa faible efficacité, quand c'est seulement en 1894 qu'Alexandre Yersin découvre le bacille à l'origine de la maladie et en 1898 que fut enfin compris le mécanisme de transmission par les puces ?

Chronologie
541 - : 1er cas de peste en Egypte
1346 : 2nd cas de peste en Asie
1894 : Découverte du Yersinia pestis par Alexandre Yersin

Schéma du bacille de yersin

Peinture représentant un village touché par la peste au Moyen Age