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Peinture représentant la peste comme étant la mort

Les différentes réaction de la société

Là où elle frappe, la maladie est foudroyante. A Givry, en Bourgogne, le curé a tenu un compte des sommes obtenues à l'occasion des enterrements. Il décomptait d'ordinaire en moyenne une trentaine de morts par an, mais, durant l'été et l'automne 1348, quand la peste sévit dans cette localité, il enregistra 621 décès.

 

L'épidémie s'éteint d'elle-même, engendré par la mort des rats et par la résistance immunitaire d'une partie de la population humaine. Elle aurait entraîné la disparition brutale d'au moins 35 % de la population - peut-être 60 % pour les estimations les plus pessimistes.

 

Le bacille, désormais installé en Occident, se développe au rythme de la croissance puis de l'extinction des rats dans chaque région. Les pertes démographiques sont beaucoup moins importantes, mais les retours de la peste touchent les régions jusque-là épargnées, ainsi que les enfants nés entre deux épidémies de peste : la population stagne.

 

Le manque de main-d'œuvre nouvelle entraîne alors une hausse brutale des salaires et, à long terme, la peste engendre une baisse des prix agricoles du fait de la sous-consommation. Face à cette catastrophe sanitaire, les hommes du Moyen Age sont affaiblits. Leur représentation du monde les conduit à invoquer la colère de Dieu ou le dérèglement des astres, mais les solutions qu'ils en déduisent sont également inefficaces.

 

La peste apparaît comme une punition divine infligée aux chrétiens pour leurs péchés ; il n'y a dès lors d'autre remède que le repentir et la prière. Il faut prier Dieu, la Vierge et les saints, en particulier saint Sébastien, de pardonner ses fautes. Saint Roch est également de nombreuses fois invoquer pour guerir la peste. La confession prépare l'âme, tandis que des legs pieux permettent d'obtenir des prières du clergé dans l'éventualité d'un décès.

 

Une minorité radicale de chrétiens pousse plus loin le repentir lors de la peste de 1346 en s'engageant dans le mouvement des flagellants. Et les voici, expiant leurs péchés par la mortification, en pèlerinage de ville en ville pendant trente-trois jours et demi (comme le Christ avait vécu trente-trois ans et demi), priant, chantant, écoutant des prédications et se flagellant deux fois par jour sur la place publique. En Vénétie, d'abord, en Flandre plus tard, ils se réunissent.

 

Le pape, le roi de France et l'empereur veulent bloquer ces fanatiques qui contestent l'autorité de l'Eglise, et ils finissent par les interdire, justement l'épidémie de peste s'est accompagnée de nombreux massacres des juifs. Les exactions ont été particulièrement brutale dans la péninsule ibérique et dans l'Empire Germanique

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